Des Falaises Du Saint Eynard

Des Falaises Du Saint Eynard Petit Epagneul de Münster

Petit Epagneul de Münster

Vous avez dit POLYVALENCE !

Vous avez dit POLYVALENCE !

Vous avez dit POLYVALENCE !

Au départ de l’aventure un souhait « chasser en montagne avec un chien d’arrêt » Quelques recherches et la découverte du petit Munsterländer grâce à un article dans une revue cynophile.

Première difficulté il yen a peu dans ma région Rhône alpes, il va donc  me falloir passer par les sites spécialisés afin de trouver les élevages et les portées disponibles. Un élevage attire mon attention. De par sa présentation et les photos superbes de ses chiens je perçois une passion, un amour de leurs compagnons et de la chasse. Après un long entretien téléphonique  je décide de me déplacer jusqu’en Belgique afin de voir la portée et faire valider ma candidature par l’éleveuse qui me parait défendre l’avenir de ses chiots plus férocement que la « maman chien ».

Je souhaitais un chien d’arrêt sociable, élégant, tonique et résistant. Le premier contact avec INES « la maman chien » fut conforme à mes attentes. A peine étais-je assis dans la cuisine qu’elle posait sa tête sur ma cuisse et considérant certainement que je lui plaisais d’un bond elle se retrouva assise sur mes genoux son regard si expressif et intelligent plongé dans le mien. Tous les chiots couraient et s’amusaient autour de la table et pascale me les montrait tour à tour. Que le choix est difficile dans ces moments là ! La portée était tellement homogène, des boules de poils pleine de vivacité, curieuses, pas craintives du tout (mes lacets et bas de pantalon on fait les frais de leur curiosité). Finalement j’arrête mon choix sur une petite chienne dont la robe est originale, le tempérament semble affirmé et le nez fin à moins que ce ne soit son appétit. En effet c’est elle qui a remonté avec le plus de rapidité et de certitude la petite trace de viande séchée que j’avais fait glisser sur le carrelage.

Un mois et demi plus tard je revenais en famille chercher ma petite chienne belge. Son surnom « chaussette » du à la  dissymétrie de couleur entre les pattes arrières fut abandonné au profit de son nom Laïka du Clos des renards.

Du plat pays qui était le sien elle découvrit le massif de Chartreuse où elle allait vivre à présent. Des prairies aux forêts, des ruisseaux aux pierriers que de ballades en compagnie de celle qui allait devenir sa complice de tous les jours ELFIE la cocker spaniel.

Au fil du temps et des nouvelles expériences je me remémorais les détails de l’origine de la race que m’expliquais Pascale (l’éleveuse).

Origine allemande ! Même si c’est un cliché facile je confirme « un ordre est un ordre » ! Lorsque Laïka l’a assimilé elle n’en déroge pas. Alors que mon anglaise s’exécute puis en fait à sa tête mon allemande reste sagement à l ordre même s’il lui en coute.

Chien de ferme ! A huit mois Laïka  monte en alpage pour participer à sa première descente d’estive du troupeau. Ambiance pré-hivernale, une bise glaciale et nous sommes dans les nuages. Le troupeau de limousine a du se refugier dans une combe abritée. Finalement grâce aux tintements des clarines je retrouve le troupeau et le contournant par le bas du vallon boisé je cherche à le faire remonter sur le plateau. Droite, gauche, demi tour elles n’en font qu’à leur tête et là ma Laïka se met à passer derrière le vaches, aboie, contourne, évite la charge des mères et m’aide à remonter le troupeau jusqu’à le faire sortir sur l’alpage. C’est beau l’instinct.

Chien de garde ! Elle semble tracer un périmètre virtuel autour de la maison et donne  de la voix si un inconnu s’en approche. Si elle peut paraître impressionnante dans son attitude elle cesse ses aboiements dès que je lui dis « va dire bonjour » et va au devant de la personne en remuant la queue et en cherchant une caresse.

Chien de famille ! Attachante, très très très  proche de nous elle semble percevoir tout dans nos comportements et dans nos propos. Il ne lui manque que la parole mais arrive très bien à se faire comprendre grâce à ses mimiques. Juste une anecdote pour confirmer son attachement à son maitre. Alors que j’étais sur le toit de la maison pour des réparations j’ai eu la peur et la surprise de retrouver Laïka qui était grimpée jusqu’en haut de l’échelle…..

Chien de chasse ! N’en déplaise à une personne qui un jour m’a dit « monsieur vous êtes très fort si vous arrivez à savoir ce qu’il y devant votre chien » je confirme que grâce à son attitude, sa remontée d’émanation, son port de queue je devine le gibier.

Du poil ! Laïka mets le nez au sol, piste,  remonte et arrête comme une table les quatre pattes au sol la queue immobile le regard fixe Attention clément c’est un lièvre il est gité.

Du poil ! Une odeur, nez au sol Laïka  piste et remonte, elle se retourne régulièrement  et semble vérifier que je suive, le bois est trop épais, la pente rude elle revient en arrière et son  regard en dit long « dépêche toi, suis moi c’est devant ». On remonte sur le gibier dont cette fois elle perçoit directement les effluves. Du trot léger elle passe en post combustion  et bouscule les « grandes pattes » ou les sangliers. Sa grosse voix  tonne  dans les bois, attention la ligne c’est devant moi et elle les pousse ! Parfois le gibier tourne et revient sur moi. En tout état de cause des que Laïka aperçoit un chasseur posté mission accomplie, elle lâche le gibier, va au poste réclame une caresse et fonce retrouver me retrouver. Son plus beau coup ! Un cerf poussé sur Nicolas et sur le chemin du retour un sanglier mené  sur le poste de Yves. Elle était la vedette du jour. Cervidés, chevreuils, sangliers, renards, martre tout l’intéresse.

Et la plume direz-vous ! Là aussi quelle différence dans sa façon de remonter sa proie. Faisans et perdrix son attitude est parfois impulsive et dans l’arrêt sa queue fouaille en fouettant ses flancs. Petit tétras et bécasses là elle remonte comme si « elle marchait sur des œufs » doucement, doucement et se bloque, une patte levée la queue tendue tout est immobile. Lorsque le terrain m’oblige à la servir par le coté je vois son regard qui cherche à capter le mien et va de l’oiseau tapi au sol à son maitre.

Les canards n’étant pas légion dans la chartreuse j’ai néanmoins eu la possibilité de vérifier son aptitude sur le gibier d’eau grâce à des participations aux BICP et à l’invitation sympathique d’un certain Roger A… Elle à découvert colverts, sarcelles et bécassines. Elle fouille sans relâche les roseaux et les berges, mets à l’envol les oiseaux qui y étaient remisés. Si le coup de fusil est heureux elle nage ardemment au rapport n’hésitant pas à plonger sous l’eau à la recherche canard. Un rapport d’ailleurs toujours franc avec la dent douce et son regard de satisfaction lorsqu’elle me donne son oiseau.

Une autre expérience inoubliable ; lors d’un affut de fin d’après-midi en haut d’une combe boisée, Laïka est assise à mes cotés immobile son regard ses oreilles sa truffe sont en mode « radar acquisition » une caresse de temps en temps et je me perds dans la contemplation de la chaine de Belledonne face à moi. Je sens ma chienne  se tendre, la truffe cherche à capter à analyser le regard est fixe. Le mien s’abaisse dans la même direction et j’aperçois le sanglier en limite du sale les écoutes en alerte inspectant son environnement. Un tir au poser, l’animal s’affaisse foudroyé Laïka n’a toujours pas bougé. Je la délivre de son impatience et elle fonce vérifier la place de tir.

Bien évidemment tout propriétaire de chien pense que son compagnon est le meilleur et mon récit confirmera mon « chauvinisme ». Mais au-delà de ces quelques aventures qui ne sont que le reflet de la vérité vous aurez deviné que je suis fou de ma chienne et que nous sommes très complices. Avec la découverte de cette race qu’est le petit Münsterländer j’ai trouvé le compagnon de chasse que je cherchais. Fougueux mais obéissant, passionné mais sachant être prudent, dynamique sur le terrain mais calme à la maison, élégant mais n’hésitant pas à plonger dans le marais, noir de boue mais propre deux heures plus tard. Un chien apte à courir la montagne la journée durant dans des biotopes et conditions météo parfois très durs et continuer à chasser pour son maître avec un plaisir évident.

En conclusion merci à Pascale et Janis pour la qualité de leur travail qui m’a permis de faire l’acquisition « d’un avion de chasse belge » chasseur multifonction et tous temps et encore plus merci pour ces contacts renouvelés, ces conseils et ces rencontres pleines d’amitiés et de passion pour nos chiens de chasse.